L’Echo d’Oran du Lundi 7 mai 1951 rubrique << L’écho des sports >> page 4
TOUT SIDI-BEL-ABBES A OVATIONNE LE SPORTING TRIOMPHANT
Sidi-Bel-Abbès, 7 mai. (de notre correspondant régional). - Dire ou écrire, rendre par des mots l’ambiance qui régnait ce matin à Sidi-Bel-Abbès à l’occasion du retour du glorieux Sporting, n’est vraiment pas chose aisée tellement cela dépasse en ampleur tout ce que l’on peut imaginer.
Loin de nous cependant l’idée de reculer un instant devant une telle difficulté ; c’est au contraire avec un coeur débordant d’une joie immense -déplacée pour un journaliste, mais compréhensible quand même pour un bélabésien - que nous effectuons cette tâche agréable entre toutes.
Depuis que, portée par les ondes, la nouvelle de la victoire du S.C.B.A. a déclenché un véritable délire à Sidi-Bel-Abbès, la population entière ne vivait plus que dans l’attente de l’express du Maroc qui ramènerait et la coupe de l’Afrique du Nord et l’équipe qui l’avait si vaillamment gagnée. Aussi ne fallait-il pas s’étonner de trouver sur les quais de la gare, bien avant l’heure prévue, une foule immense, augmentant sans cesse au fil des cinquantes minutes de retard que comptait l’express.
Autorités civiles et militaires, personnalités du monde sportif, supporters, hommes, femmes, enfants attendent là, tandis que, pour tromper l’attente, le micro de la gare diffuse quelques disques au rythme bien senti. Un groupe d’élèves de philosophie du Lycée, savamment orchestrés, créent une diversion en chahutant gaiement, comme seuls les étudiants savent le faire.
Les voilà !
L’heure H arrive enfin et, dans un long mugissement, la puissante locomotive fait accoster le long des quais sa file imposante de wagons.
A partir de cet instant, les évènements se précipitent. Littéralement arrchés à travers les portières des wagons, les joueurs se retrouvent au milieu de la foule, hissés sur de puissantes épaules, et livrés à la ferveur générale. Bouquets de fleurs, applaudissements, hourras prolongés, accolades, toute la gamme des réactions d’une population en joie s’étale dans une bousculade indescriptible.
Dame Coupe en tête, portés par de puissants supporters, ouvre la marche, et tous les équipiers, les bras couverts de fleurs, se dirigent vers la ville, accompagnés par les applaudissements de la foule maintenue sur la chaussée par un important service d’ordre.
Sur la place Carnot, au milieu d’un public toujours dense, un apéritif d’honneur est offert aux joueurs et dirigeants du S.C.B.A. et aux autorités, par M. Alba, propriétaire du Café de France.
Tour à tour, MM. Cambe, Rebibo, Bir, président de la L.O.F.A., Lisbonne, Carrasco, et tous les joueurs se soumettent de bonne grâce aux exigences du micro de la voiture-radio.
L’apéritif au café Douat
Avant de rejoindre leurs domiciles pour y prendre ujn repos bien gagné, les jouerurs sont conviés à un apéritif général offert par M. Douat, propriétaire du café du commerce. Il est 14 heures lorsque la réception prend fin. Sidi-Bel-Abbès a fait à son Sporting un accueil enthousiaste, juste récompense d’une grande victoire. - L. Pierucci