Eté (dans la plaine de la Mekerra)
Une couronne de ronces entrelacées
Que fait rouler le vent, coure
Comme un cerceau, sur la route poudreuse
Qu'on croit voir trembler dans l'air brulant.
Sur le muret de pierres sèches
Traquant l'insecte bourdonnant
Glisse, rapide, le lézard gris
Les folles avoines ondulent
Et les champs d'orge crépitent
La vigne et l'olivier agitent leurs rameaux
Dans un bruissement lent et doux
De feuilles froissées
Dans le lit de l'oued
Aux bords craquelés de pavés de glaise
Coule encore entre les cailloux
Un courant incertain
Au fond de la plaine
Est la colline bleue
Des voix lointaines s'interpellent
J'entends grisoller l'alouette
Et chanter la grive
Allons, à l'ombre de la treille
Boire à la régalade
L'eau fraîche de la gargoulette.