Les Français se méfiaient des populations autochtones, et les employaient très peu. Les Espagnols eux, mettaient en pratique leur expérience, leur savoir- faire, leurs méthodes, face aux difficultés nées d’un type de terre et d’un climat semblables aux leurs. Et les miens, furent comme la plupart des émigrés espagnols, ouvriers agricoles ou bâtisseurs. Car il fallait, non seulement assainir, défricher, planter, mais aussi construire ce pays à l’aube de sa croissance. Ils obéirent aux lois de naturalisation automatique, et devinrent Français à part entière. Les jeunes trop attachés à l’Espagne, s’ils voulaient conserver leur nationalité, durent fournir de nombreux documents, dont l’obtention était difficile, coûteuse et longue. Ce ne furent que des procédures isolées. Et toute cette gent humaine, issue d’horizons si différents, unit volonté et courage pour faire de cette terre hostile, une vallée verte et plantureuse parsemée de jardins.