« Viens, fils, viens voir ce qu’au grenier j’ai trouvé
Au fond de la vieille malle de notre dure traversée!
Jusqu’à aujourd’hui je n’avais jamais osé l’ouvrir
De peur d’avoir trop mal…ou de ne plus pouvoir rire !
-Oui, père, je connais ce vide qui en toi est entré…
-Heureux celui qui vit au pied de son clocher, fils !
- Père, Là-bas je n’ai vu que mosquées et minarets
Entourés de maisons ou de bâtiments plutôt délabrés…
Je n’ai trouvé que des étrangers pleins de regrets !
-Dire qu’avant, tout était en joyeuse harmonie :
Notre esprit guidait naturellement notre corps,
Même s’il fallait travailler dur pour point d’or.
Le chaud soleil faisait pousser nos belles treilles,
Les étoiles de nos nuits illuminaient nos veilles.
Les oliviers bavardaient avec les rudes figuiers
Pour donner aux familles leurs fruits préférés.
La Mekerra arrosait fièrement nos petits jardins
Tandis que les oiseaux entamaient leurs refrains.
-Je sais, père, et j’aime à t’entendre raconter…
Ces mille et une merveilles de votre vie passée.
Mais malgré l’exode tu as su bien nous élever…
Vois ces oriflammes données par vous en héritage!
Comme nous garde-les en mémoire au fond de ton cœur,
Là, personne ne pourra t’enlever ces bonheurs !
De la nostalgie...oui…mais surtout pas de regrets,
Nous sommes tous réunis là, père, pour t’aimer !
Claire en septembre de l’été indien 2011