De vous avoir retrouvés et de vous entendre vous rappeler notre joyeuse adolescence, j'ai fait, par le hasard de l'information, un parallèle un peu bizarre avec l'anniversaire de MAI 68. Je veux parler des années 60.Je pense qu'à notre façon et à notre insu, nous tous avons eu aussi notre Révolution 60, certes pas politisée ni médiatisée, mais qui perdure encore... je vous livre ces quelques commentaires.
Après chaque conflit mondial, la jeunesse a créé un courant qui détonait avec l’austérité de la période sombre qu’elle venait de subir ; courant laissant exploser la liberté des mouvements, des idées, des modes après la frustration et le manque. Rien ne pouvait plus réfréner le phénomène même s’il choquait les anciens. Je pense plus précisément à cette génération « baby-boom » que nous sommes. Ces filles et garçons de 15 ans ou guère plus que nous étions voulaient exprimer ce qu’ils ressentaient vraiment et se sont pris d’un engouement total pour une musique de « sauvage » comme disaient nos parents : "le Rock n’roll ".Cette génération-là, née à la fin de la seconde guerre mondiale, vivait jusqu’alors au rythme des anciens encore traumatisés (à juste titre) par une terrible période. Il fallait que les jeunes se montrent raisonnables, se contentent de la musique et des chansons de leurs aînés en s’habillant comme papa-maman. Les mineurs n’avaient pas de véritable statut social ni de mode représentant leur état d’esprit… ils étaient en attente de grandir… de devenir majeur pour avoir leur mot à dire. Mais un rythme musical et une mode vestimentaire venus du bout du monde ont mis le feu aux poudres.
Cette jeunesse a rué dans les brancards, gesticulant sur une musique "démoniaque" pour crier que la vie est trop courte pour s’habiller triste et qu’elle adorait le jean usé et le tee-shirt blanc plutôt que le costume 3 pièces ou la jupe plissée…. Et quitte à mourir d’une façon romantique, ils préféraient le faire comme James Dean et sa fureur de vivre que comme la Dame aux Camélias. Dans cette vitalité et ces nouvelles couleurs leurs attentes explosaient au rythme des décibels et tant mieux si leurs chers parents étaient choqués, les adolescents prenaient ainsi une autre dimension à leurs yeux… ils existaient en manifestant leurs différences avant leur majorité….. différences qui, de nos jours, s’appliquent déjà à l’âge de raison…. Mais où va-t-on... là, ça va trop vite ! Dans la bousculade de la danse voulions-nous faire passer un message ? car la danse n’est jamais un acte gratuit, elle traduit nos états d’âme, les états de l’Ame. Les pieds de l’Homme sont l’Ame du Corps nous disent les chinois, mais le corps tout entier est l’enfant de l’âme. Lorsque cette âme est bâillonnée, désespérée, elle pleure… et son enfant, le corps, s’agite par sa propre Ame, les pieds de l’Homme. La danse peut être les prémices du dialogue ou sa prolongation : le trait d’union en est la musique. Ecoutons les gens danser ; écoutons nos jeunes danser. Et si un jour, chers amis, nous n’avons plus nous aussi que la Danse pour faire passer notre message d'amitié et bien… nous danserons ..... en jean et sur du rock... quand je vous disais que notre révolution perdure... autant que celle de 68 !!!