Ensuite, les années Vespa suivirent. Montant et descendant l'avenue Kléber, en zigzaguant juste pour se faire remarquer, japerçus une fille sortant de la boulangerie « Cordoba » et tel Marlon Brando dans « L'équipée sauvage », j'ai foncé : accélération /freinage/dérapage/ controlé juste devant elle..
« Oh ti es malade ma parole » me dit-elle.
Sa frayeur passée, elle me décocha un sourire qui me fit comprendre que je pourrais être son « Richard Gere ».
Le soir même, je lui ai transmis la citation de Victor Hugo, et ainsi depuis plus de 40 ans, le 12 juin de chaque année, avant le déjeuner, sur l'assiette, sous la serviette de table, je dépose un bristol sur lequel est inscrit :
Tu parles, l'autre frétillante qu'elle était , et hop les voilà partis, et moi, pauvre andouille je suis resté avec mon étoile et mon poème à la con. Puis arrivèrent les années « boum» Facile, un disque des « Platters » « Only you » .et vas y le frotte- frotte, en se roulant des pelles durant la chanson. Mais attention pas plus, en ce temps là, on avait droit qu'à la soupe de langues, macache autre chose, si notre main impatiente se rapprochait du corsage, sa progression était vite stoppée.
« Qu'est ce que tu fais ?... t'i es fou ou quoi.... si mon père te voyait »
« Qué ton père » déçu que j'étais."
Suivait Elvis Presley « Love me tender ».Quelques secondes d'inattention et déjà un « Richard Gere » nous piquait la fille, et lui, il avait droit à « tout » et moi je n'avais plus qu'à lire et relire les pochettes de disques en essayant de paraître décontracté.
L'amour entre par les yeux .
Des yeux il va au coeur .
Du coeur il prend racine
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