André Amadeuf :Tocino
Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
Accueil / Index Ecritures / index thématique
C>onnu autrefois en France sous le nom probable de jeu de l' Ours
Règlement:
Il faut deux équipes ayant le même nombre de participants. Si le nombre d'équipiers est inférieur à trois ou quatre individus le jeu a peu d’intérêt, il devient intéressant entre cinq et huit joueurs par équipe, au-delà de huit il devient dangereux !
1-Le capitaine de chaque équipe est choisi tacitement par l'ensemble des participants en fonction de paramètres divers : hiérarchie dans le groupe, science du jeu ...etc.
2-Ensuite ils se font face, une main dans le dos, ils comptent en même temps jusqu'à trois.
Nous disions "tchi, fou, mi" les mains placées dans le dos se projettent en avant.
Poing fermé =caillou, main ouverte= la feuille, l'index et le majeur en ciseaux=ciseaux
Le caillou gagne face aux ciseaux, il perd enveloppé par la feuille, cette dernière perd coupée par les ciseaux
3-Le gagnant du tirage au sort choisit un 1er équipier, le perdant en choisit un à son tour, le gagnant choisit le 2ème équipier, le perdant en fait de même ainsi de suite jusqu'à épuisement des participants. S’il reste un joueur en trop il fera l'arbitre.
4- L’équipe qui a perdu le tirage au sort va servir de monture à celle qui l'a gagné, elle va
"acatcher" J'explique :
Un équipier, de préférence le capitaine se place dos contre un mur ou un gros arbre, le suivant s'accroupit met sa tête entre les cuisses de celui qui est adossé au mur et s'agrippe fermement à ses hanches, le troisième fait de même en mettant sa tête entre les cuisses du second et s'accroche à ses cuisses, ainsi de suite .On obtient une sorte de chenille dont la tête est le capitaine et la queue le dernier qui s'est accroupi.
4- L'équipe qui a gagné le tirage au sort aura le privilège de sauter sur le dos de la chenille.
Si la chenille s'écroule elle devra se remettre en place et perdra un point. Si l'un des sauteurs tombe de la monture ou touche
le sol ne serait-ce qu'avec la pointe du pied, on inverse les rôles. Les sauteurs perdent un point et ils "acatchent".
Tactique.
Tous les moyens sont bons pour casser la chenille ou pour la faire s'écrouler.
Ex : On choisit un maillon présumé faible de la chenille, le premier sauteur saute sur lui, le deuxième saute et se couche sur le premier sauteur, le troisième s'empile sur le second, le quatrième sur le troisième etc... jusqu'à ce que la chenille casse, ou qu'un sauteur tombe de l'échafaudage.
Autre ex: Le premier sauteur se pose délicatement sur le dernier maillon de la chenille appelé Queue.
Le second sur le premier, le troisième sur le second etc...On obtient ainsi un empilage assez haut. le meilleur sauteur prend alors son élan, saute comme à saute mouton en s'appuyant sur les coéquipiers couchés sur la chenille, monte le plus haut possible pour retomber de tout son poids si possible entre deux éléments de la chenille qui en général se casse sous l'impact.Nous appelions cet exercice assez dangereux "faire la bombe". Le sauteur quelquefois se tordait de douleur, ses’bijoux étant remontés jusqu'aux amygdales, quant au réceptionnaire, il avait le cou ou les reins en compote à tel point que nous ne pouvions plus participer au jeu pendant plusieurs jours. Nous nous gardions bien d'expliquer aux parents la cause de nos maux...J’ai pratiqué ce jeu à l'école de Sonis et ensuite au Collège Leclerc sous le préau attenant aux ateliers de métallerie et de menuiserie, la section industrielle ayant cessé d'exister en juillet 1949.
le jeu de Tocino, je le pense, disparut de la cour du Collège car c'était la grande spécialité des classes dites industrielles où étaient rassemblés "les têtes brûlées'" du Collège qui n'hésitaient pas tous les jours à organiser sous le préau un match de football 4ème contre 3ème et ce malgré l'interdiction formelle à cette époque de jouer au foot dans la cour. Par la suite cette interdiction je crois fut levée. Pour la prochaine soirée Mékerra essayez de faire une partie de Tocino c'est passionnant.