Antoine Alcolea : la pastèque

Extrait du Forum de Mekerra

Si elle est bien dure et prête à exploser, elle doit être Bonne. Tu la poses dans une grande assiette creuse ( la vieille avec les fleurs bleues qui vient de Aspe ), queue en l'air.
Tu coupes le haut,( il faut qu'elle craque si elle est à point ), tu en admires le rouge sang ( pas trop "roja" ( cramoisie), sinon, elle est " Passée "... et tu offres la " calotte " au plus petit... (Lequel s'en met sur les joues en raclant la pulpe de ses petites dents gourmandes ).
Tu coupes le bas, et la repose pour qu'elle tienne mieux .
Là, bagarre pour la 2eme calotte, mais pas trop... le meilleur va arriver.
Maintenant, c'est le moment " toréador " , il faut s'appliquer à couper le Coeur, et tourner autour pour en faire un cylindre parfait, sans pépin.
Il le sort, le contemple, le fait admirer à la foule en délire ...
et en coupe autant de parts que de convives, en morceaux bien égaux ( tous surveillent et envisagent le morceau qu'ils voudraient....
Les tranches, c'est pour après, à ronger à l'écorce.
Et les pépins , on se les garde,... ils sécheront sur un journal, après avoir reçu, un peu de sel... Ça nous fera des "pipas".Et tout ça...pour 20 centimes.

Et si on s'en achetait une ...

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J>e vois mon père , nous en couper une, avec tout le sérieux cérémonial...( pour nous faire saliver ).
Il va la chercher, elle est à côté de la gargoulette, et elle aussi, cachée sous un " chiffon de parterre " propre et mouillé .
Il regarde ce globe terrestre, porté à pleine main, comme un trophée de Notre nature, en admirant ces pays inconnus dessinés en verts en jaunes, et en noir-bleu. D'abord la presser fort.