Lorsqu'un joueur ratait son coup, la toupie tombait sur le dos ou sur le côté ou finissait sa course une vingtaine de mètres plus loin. Elle n'avait donc pas tourné sur son clou. C'était l'échec !
Ses camarades de jeu s'écriaient alors : "Carrutchaaaaaa !". (carroutcha)
Le joueur malchanceux venait en effet de "faire carrucha". Il devait donc poser sa toupie à l'intérieur d'un cercle tracé sur le sol et les autres joueurs s'ingéniaient alors à l'en sortir, en lançant la leur.
Mais...le but premier était d'essayer de casser, de fendre l'objet de jeu inerte, puni, posé au sol, à l'aide du clou très pointu dont les toupies étaient obligatoirement toutes munies.
Voilà ! C'était à l'époque de la toupie, car tout au long de l'année, chaque jeu avait sa place dans un calendrier bien établi.
Nota : La toupie se disait aussi "la trompa". Le mot "carrucha" désignant la poulie. La toupie tournant sur le dos ou sur le côté, sans vrombir, comme une poulie qui, n'étant pas entraînée par le mouvement de la corde, tournait à vide.
De la bonne réalisation de ce travail d'enroulement dépendait souvent la réussite du lancer. Nous tenions la toupie, ainsi ficelée, avec le pouce et l'index, la pointe vers le haut. Elle était alors expédiée à la volée, la "liance" restant toujours en main du lanceur.
Chacun propulsait la sienne à tour de rôle. Il s'en trouvait de très doués qui réussissaient à passer les doigts écartés sous le ventre de l'objet et à le faire sauter sur la paume de leur main sans interrompre sa folle danse giratoire.