Au moment de la conquète, le site actuel de Sidi-bel-Abbès n'était encore qu'une brousse inculte, repaire de sangliers. Les palmiers nains (
Chamærops humilis) couvraient les quatre cinquièmes de la plaine tandis que sur la rive droite de la mekerra s'élevaient quelques massifs de chènes verts, chênes à kermès (
Phillyrea media) , des lentisques, des nerpruns (
Rhamnus oleoïdes), des romarins et des jujubiers.
C'est la légion étrangère qui a créé la ville verdoyante de Sidi-bel-Abbès avec ses jardins potagers, ses champs de maïs et de tabac.
La vallée de Sidi-bel-Abbès, par cela même qu'elle présente les stations et les expositions les plus diverses -brousse, pâturages, coteaux, montagnes - offre au botaniste les champs d'exploration les plus variés. D'autre part, sa situation intermédiaire entre le littoral et les hauts plateaux y multiplie les plantes critiques, c'est-à-dire celles qui se trouvent sur la limite de leur zone d'habitat, et dans la localisation est si intéressante à étudier au point de vue de la géographie botanique.
Ainsi, par exemple, le
Withania frutescens et l'
Aristolochia longa ne franchissent pas, au nord, le col des Ouled-Ali. De même, l'
Arabis parvula et l'
Alyssum scutigerum se trouvent vraissemblablement, à Sidi-bel-Abbès, dans leur station la plus septentrionale de l'Algérie. C'est l'un des points de géographie à vérifier par les touristes qui s'occupent de botanique.