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1902 : excursions botaniques et entomologiques à Sidi-bel-Abbès, page 2/6
Rhamnus oleoides
Au point de vue particulier des touristes curieux des choses de la nature, la région de Sidi-bel-Abbès occupe, à une attitude d'environ 500 mètres une situation intermédiaire, -tant au point de vue géographique et géologique, qu'au point de vue du climat et des productions naturelles- entre la zone du littoral et celle des hauts plateaux.
Au départ d'Oran, la ligne longe à l'est, le lac de Misserghin, entre les plaines quaternaires de la Mleba et du Tlelat, dune altitude moyenne de 100 mètres. Au col des Ouled-Ali, on franchit la chaîne du Djebel-Tessalah (tertiaire moyen) et l'on découvre la plaine faiblement accidentée de Sidi-bel-Abbès, entourée de toutes parts, de hautes collines en amphithéâtre. En effet, cette plaine limitée au nord par le Djebel-Tessaalh, est bornée au sud par la chaîne de montagne qui termine les hauts-plateaux, à l'est par les hauteurs d'où descend l'Oued-el-Hammam, à l'ouest par le massif qui s'étend d'Aïn-Témouchent à Tlemcen.
Au moment de la conquète, le site actuel de Sidi-bel-Abbès n'était encore qu'une brousse inculte, repaire de sangliers. Les palmiers nains (Chamærops humilis) couvraient les quatre cinquièmes de la plaine tandis que sur la rive droite de la mekerra s'élevaient quelques massifs de chènes verts, chênes à kermès (Phillyrea media) , des lentisques, des nerpruns (Rhamnus oleoïdes), des romarins et des jujubiers.
C'est la légion étrangère qui a créé la ville verdoyante de Sidi-bel-Abbès avec ses jardins potagers, ses champs de maïs et de tabac.
La vallée de Sidi-bel-Abbès, par cela même qu'elle présente les stations et les expositions les plus diverses -brousse, pâturages, coteaux, montagnes - offre au botaniste les champs d'exploration les plus variés. D'autre part, sa situation intermédiaire entre le littoral et les hauts plateaux y multiplie les plantes critiques, c'est-à-dire celles qui se trouvent sur la limite de leur zone d'habitat, et dans la localisation est si intéressante à étudier au point de vue de la géographie botanique.
Ainsi, par exemple, le Withania frutescens et l'Aristolochia longa ne franchissent pas, au nord, le col des Ouled-Ali. De même, l'Arabis parvula et l'Alyssum scutigerum se trouvent vraissemblablement, à Sidi-bel-Abbès, dans leur station la plus septentrionale de l'Algérie. C'est l'un des points de géographie à vérifier par les touristes qui s'occupent de botanique.
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