Le train du Président Loubet en gare de Bel-Abbès
Le banquet avant le départ

La visite de Bel-Abbès était achevée. Le cortège repartit entre la double haie de ses spahis et regagna la gare, où un splendide banquet de quatre-vingts couverts était offert par la Compagnie de l'Ouest et servi par les soins de la maison Potel et Chabot. En voici le menu :
Melons d'Algérie au Porto
Oeufs brouillés qux pointes d'asperges
Truites saumonées à l'Oranaise
Quartier d'Agneau du Tlélat à la Parisienne
Jambons d'York braisés au vin de Mascara
Chapons de la Bresse truffés rôtis
Foie gras glacé Lucullus
Salade
Mazarine de fruits Cambacérès
Glaces Potel
Desserts
VINS
Barsac en carafes
Médoc en carafes
Champagne frappé sur table
Chateau-Yquem-Lur-Saluces 1890
Chateau-Haut-Brion 1893
Louis Rœderer frappé
Liqueurs
En réponse au discours que prononce le président de la Compagnie, M. Petel, M. Loubet rappelle d'abord qu'il a été ministre des travaux publics : J'ai pu apprécier, la compétence, l'ardent dévouement à la patrie de tout le personnel, son intégrité absolue, sa probité inaltérable qui ne craint aucune comparaison chez aucun peuple. Vous avez parlé de ma bienveillance pour les Compagnies de chemin de fer ;



je n'ai jamais caché que mes sympathies allaient toutes à ce mode d'exploitation. Je n'ai pas changé d'opinion et les évènements ne me donnent pas tort.
Je suis sur que les Compagnies se montreront dignes de mes sympathies, qui vont à tout leur personnel, depuis le président du conseil d'administration jusqu'aux hommes d'équipe.
Vous avez dit, en excellents termes, que vous teniez vos agents en dehors des luttes politiques, que vous leur demandiez leurs services pour le public, c'est-à-dire pour l'Etat.
Les agents doivent être obligeants pour le voyageur, honnètes, appliqués au service, puis, lorsque leur devoir est rempli, ils doivent rester libres de professer, chacun, l'opinion philosophique, politique, sociale, économique, religieuse qui lui plaît.
C'est le moyen le plus efficace d'avoir, dans notre pays, la plus grande, la plus légitime, la plus salutaire influence sur son éducation ploitique et sa direction sociale et sur la paix publique.
je crois que les Compagnies n'oppriment personne, qu'elles sont pleine de sollicitude pour leurs employés et qu'elles travaillent à rendre à notre pays d'inappréciables services.
M. Loubet termine en portant un toast à Sidi-bel-Abbès et à la légion étrangère << qui tout à l'heure nous a donné l'occasion d'éprouver une émotion aussi intense que réconfortante.>>

Pendant ce temps, un déjeuner était offert par la municipalité aux journalistes ne faisant point partie du cortège officiel, sous la présidence de M. Cambours, conseiller municipal.
Puis on regagna les wagons et le train partit pour Tlemcen.
Visite du Président Emile Loubet
à Sidi-bel-Abbès
le 18 avril 1903
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