(...) Je vous envoie la demande en concession de Patureau. C'est vous qui avez bien voulu vous charger de faire expédier l'affaire le plus tot possible et je la mets sous vos auspices. J'espere que la formule de consideration de mon pauvre vigneronne paraitra pas irrespectueuse au prince. C'est certainement ce que le brave homme a cru dire de plus respectueux. C'est décidement a Jemmapes qu'il désire se fixer; mais il eut fallu sans doute qu'il désignat la localite. Comment eut-il pu le
faire? on ne lui a pas permis de voir et de s'informer. On l'a reexpedié en France tout de suite. Il a jete, seulement en passant, un regard sur un beau pays, et on lui a dit qu'il y avait la les dix-huit vingtiemes des terres a concessionner. Que faut-il qu'il fasse pour mettre sa demande en règle? Peut-etre un mot de Son Altesse imperiale, qui ordonnerait purement et simplement un très bon choix aux autorités locales compétentes, suffirait-il pour abréger et lever la difficulte. On a dit a Patureau qu'aux environs de Sidi-bel-Abbes (et il faut peut-etre que vous sachiez incidemment ce détail), une masse de colons espagnols ecartaient a coups de couteau les colons francais. Le renseignement paraissait sérieux. Patureau, qui n'est pas guerrier, a donc reculé devant la lutte; c'est pourquoi il n'a pas persisté dans le désir d'être le voisin de mon neveu, l'ancien spahi, qui, lui, se moque des Espagnols comme des Arabes. A cette demande de concession, je joins la demande du meme Patureau au ministre, que Son Altesse a promis de vouloir bien appuyer, a l'effet d'un sejour de deux mois de notre exile, dans sa famille. Si vous voulez bien la faire remettre a M. Hubaine [Alors secretaire du prince Napoleon], je crois que c'est lui qui est charge de la faire tenir au ministre. suit une demande d'attribution de concession du chemin de fer Alger-Blida-Oran à M. Sarlande etc.