Le rond-point central de de Bel-Abbès, "les quatre horloges" souvenirs des bélabbésiens
HenriPosté le:
16/10/2011 08:18
C'est peut-être Dimanche, passage obligé aux quatre horloges avant d'aller faire le boulevard ! Admirez les grands platanes et l'animation de cette petite ville de province française quelques détails qui attestent de la vie quotidienne : les costumes, marchand de journaux, à droite un ancien qui roule sa cigarette etc, etc.. (carte postale collection Jeannine Pons-Lagadec)
Hernandez Posté le:
16/10/2011 11:45
« LOS QUATRO RELOJES », c’est en ces termes que encore tout enfant j’entendis parler pour la première fois de nos fameuses « Quatre Horloges » placées symétriquement au point central de la ville. Très belle carte-postale de fin de siècle (19°) qui nous dévoile quelques usages de nos aînés.Tout d’abord, honneur aux dames, cette élégante portant robe longue dont l’ampleur du bas donnait de l’aisance. Ses bottines et son chapeau d’époque avec, suprême élégance, une belle et large ombrelle qui, en cas de besoin, la protègera des rayons ardents de Phébus. Tout près d’elle, deux hommes qui, tels des dandys, endimanchés d’un beau costume, d’un chapeau rond. Ultime raffinement, une canne (« pendant » de l’ombrelle féminine) sur laquelle ils prennent appui leur donne des allures de « caballéros » (nobles). Traversant la chaussée et simplement revêtu d’un gilet sans manches porté par-dessus la chemise cet homme dont la condition modeste est révélée par le superbe rapiéçage de la jambe droite de son pantalon.
Le marchand de journaux portant ses quotidiens sous son bras et nous rappelant ceux qui, à notre époque, s’époumonaient avec les « Echo du soir !!! » ou « Echo d’Oran !!! » lancés, à la cantonnade aux quatre coins de la ville. Le rouleur de cigarette qui, par mesure d’économie ou encore pour limiter sa consommation de tabac, fabrique lui-même ses cigarettes en plongeant les doigts dans un paquet (gris-vert) de tabac confectionné par les établissements Jobert de Mostaganem.
Un seul vélo monté par l’homme au canotier. Une seule voiture automobile garée devant le café Douat futur brasserie du commerce tenue par Rebibo. Les moyens de locomotion n’avaient pas encore envahi la chaussée ce qui permettait aux nombreux badauds de s’y prélasser en toute sécurité.
Images d’un autre temps où nos concitoyens, bien que travaillant très dur en semaine, savaient encore prendre le temps de vivre le Dimanche. Voilà mes ami(e)s, ce que m’inspire cette scène d’un autre temps. Je vous souhaite un bon dimanche
LUCIEN
HenriPosté le:
17/10/2011 09:44
Aujourd'hui personne ne pourrait se promener en ville avec un tel gourdin (objet qui n'est manifestement pas une canne) comme le fait le personnage dans la dernière photo. Belle tolérance à l'époque.
RamonicoPosté le:
17/10/2011 10:23
Bonjour à tous. Je n'arrive pas à dater cette cpa, peut-être
postérieure à la cpa d'Henri d'après les vêtements et les
voitures; ce qui frappe ce sont les arbres qui semblent bien
jeunes...
alcoléaPosté le:
17/10/2011 12:33
Aie primico ! la seule chose que je peux te donner , c'est l'heure...Ja! Ja! Ja! Bonne journée, toinou.ps: on dirait un décor de Western ,Il ne manque plus que la musique , ( vas y Serge ! Sors l'Harmonica). Mais il est où Kit Carson ?
clairePosté le:
17/10/2011 14:28
A cette époque les affiches de pub pour les cigarettes étaient panoramiques...mais les temps ont changé:les Bastos sont devenues des balles en argot et les cigarettes...des tueuses ! Que ne donnerais-je pour me retrouver aux quatre-horloges de notre jeunesse...car depuis je n'ai jamais plus réussi à mettre mes pendules à l'heure, même pas mon coucou suisse!
Hernandez Posté le:
17/10/2011 15:40
Lors de mon enfance il était courant de voir les blédards (gens venus du bled » ou encore des autochtones se promener avec leurs «
matraques ». Cette arme de dissuasion qui devait « rassurer » le porteur, se perdit au fil du temps
Ramonico Posté le :17/10/2011 16:13
Extraits de La voix de Sidi Bel Abbes du 6 avril 2011
Extraits des commentaires suite à l'article «Les Quatre horloges: un indice révélateur de la gestion de notre cité.»
Nous n'allons pas de nouveau redire que les quatre horloges de Sidi Bel Abbes sont un des repères les plus importants de l'ex petit Paris. La photo actuelle du carrefour des 4 horloges parait plus sophistiquée mais ce qui retient mon attention c'est la beauté du site... Pour ce qui est des horloges, malheureusement on s'engage dans le modèle taïwan ou chinois à bas prix au lieu des produits chers mais oh combien efficaces et résistants. Elles ne sont pas sur la même longueur d'onde ces horloges.(voir photo) Je me pose la question: à quoi servent ces 4 horloges, rien qu'à les voir elles n'affichent pas la même heure, et puis à quoi ça sert de donner l'heure à nos compatriotes puisqu'ils ont le temps.
Hernandez Posté le:
17/10/2011 22:18
Si sur les cartes-postales récentes (6 avril 2011) les horloges ne sont pas synchronisées, celles de la 2°carte que tu as mise sur le site aujourd’hui ne fonctionnent pas du tout : en effet, elles marquent 7 heures moins 20 alors que d’après l’ombre portée des personnages, le soleil est nettement au Sud presque & son zénith : il doit donc être environ 11 heures.
Par ailleurs les arbres de la CPA du 06-04 sont nettement plus jeunes que ceux de la 1° carte ; on peut en déduire que la 2° vue est nettement antérieure à la 1°. Ouala mon frère. Que cela ne t’empêche pas de passer une bonne nuit.
RamonicoPosté le:
17/10/2011 23:43
Salut à tous. J'étais sûr que quelqu'un allait tenter de situer la 2°cpa dans le temps. Pas mal étudié Lucien...
D'autre part j'ai déjà parlé des horloges de bel-abbès dans ce orum. Oui les pb d'heure ne datent pas d'aujourd'hui.
D'après le journal Le Progrès de Bel-Abbès " il est assez difficile de connaître exactement l'heure à bel-abbès."
Des voyageurs ont même loupé leur train à cause de cela.
Le journal signale des problèmes en 1886-1892-1894-1896-1899-1901.
En 1922: il faut entretenir les réverbères de la place Carnot et des Quatres Horloges... réparations prévues.
L'électricité à bel-abbès: le 31 décembre 1925 les 4 horloges se sont illuminées; quatres lampes de 600 bougies donnaient à cet endroit un aspect de grande ville etc etc.
Demain je dirai un petit mot sur les Bastos ( pub visible sur la cpa )...Je signale que mes recherches et infos sont là pour faire connaître à nos amis mekerristes la vie passée de notre ville; ça me fait plaisir de chercher à leur faire plaisir.
RamonicoPosté le:
18/10/2011 10:18
Progrès de Sidi-Bel-Abbès du 21/08/1897
Les BASTOS en France, le cauchemar des Douaniers.
Un rédacteur de l'Eclair a interviewé M. Malhard, Inspecteur du service de la Douane à la gare de Lyon, sur les résultats de l'application de la radioscopie. Sur notre ligne, a dit M. Malhard, il fallait surtout surveiller les colis de provenance algérienne.
Nous n'ignorons pas que les fameuses cigarettes Bastos, importées depuis peu en France, sont fabriquées en Algérie où elles sont mises en vente à très bas prix : il s'était formé une association de garçons de café qui, pour les revendre à leurs clients, se les faisaient envoyer en fraude par un complice dans une modeste caisse portant cette étiquette : raisins Algériens. On expédiait ainsi vingt, trente paquets de cigarettes. Parfois c'était une caisse de fruits à l'intérieur de laquelle se trouvaient sous une couche d'oranges et entre un lit de sciure de bois les paquets de cigarettes ; c'était bien difficile d'aller les dénicher là.. Notez bien que nous ouvrions quarante ou cinquante colis sur cent, mais c'est tout ce que nous pouvions faire et une bonne partie de la fraude échappait. Aujourd'hui grâce à l'effet moral produit par la nouvelle découverte,on est sage et on ne fraude plus.
Hernandez Posté le:
18/10/2011 10:36
Mon cher Ramonico,
Tes recherches doivent certainement intéresser grand nombre de Mékérristes. En ce qui me concerne, elles me comblent parce qu’elles me permettent d’imaginer la (dure) vie de nos aïeux. Même si parfois elles sont tant soit peu infructueuses, ne te décourage pas ; par ce biais tu arrives parfois à nous »sortir » quelque chose de nouveau qui, à coup sûr, enrichira nos connaissances. Tes efforts ne seront jamais vains !!! CONTINUES, y hasta pronto hermanico (tu vois, sans le vouloir, j’ai trouvé une rime à Ramonico !!!)
Abrazos LUCIEN
Hernandez Posté le:
18/10/2011 11:25
La manufacture de tabacs « Bastos » avait son siège social à Oran au quartier de la Marine. Le représentant à SBA était Mr Bérenguer qui avait son dépôt à son domicile au fond de la rue des Bergers (angle rue Cuvier). Lors de mon arrivée à Nice en 1965, j’ai connu une « cigarréra » qui roulait les cigarettes à la main chez Bastos. En effet, Bastos faisait confectionner les « roulées main » en paquet de 25 Gr. très prisées des connaisseurs.
Par ailleurs, je me souviens bien des fameuses Bastos extra-fines caractérisées par la longueur et la finesse des cigarettes emballées dans un paquet cartonné de couleur blanche, en forme de tiroir. Elles avaient un tel succès auprès des fumeurs que la demande dépassait souvent l’offre au grand désespoir des bureaux de tabac et autres commerces tels les épiceries ou les bars qui revendaient des cigarettes.
Curieusement les Bastos se vendaient beaucoup dans l’Algérois tandis que les Job, fabriquées à Alger , avaient la faveur des Oraniens !!!! Caprices des hommes ?????
Jacques16 Posté le:
18/10/2011 14:18
Bonjour tous,Le luxe c'était le tabac blond, par exemple "Paramount",
"Aukland".
le tabac brun léger "Bastos blanc extra fines",mais aussi "Melia"
Les "Brasileñas" (brases) étaient les plus populaires il me
semble.
Les cigarettes américaines "Camel", "Philip Morris", etc... ont dû
arriver avec les alliés, comme les anglaises "Players Navy Cut"
très fortes pour nos gosiers d'adolescents.
Jacques 16
Amadeuf31Posté le:
18/10/2011 14:32
Le paquet contenait 30 cigarettes sans filtre. Mon cher Papa en fumait deux par jours et m'a à jamais dégoûté du tabac. Lorsque nous écoutions à la radio les matchs de foot ou de boxe il était si excité qu'il allumait une cigarette en ''tchoupant'' sur celle qui allait finir.
Figurez-vous que les cigarettes n'ont pas dû perturber sa santé car il est décédé à 99 ans et demi en 2001 avec des poumons en
parfait état!! Il est vrai qu'à l'âge de soixante ans il a abandonné la cigarette.
Hernandez Posté le:
18/10/2011 16:09
En effet, comme le rappelle notre ami Jacques, les cigarettes Américaines furent introduites par les G.I. lors de leur débarquement en novembre 1942. J’y ajouterais, pour mémoire, les Raleigh (anglaises me semble-t-il) beaucoup moins connues que celles précitées.
En Algérie, chaque manufacture produisait ses propres blondes. Les plus renommées étaient celles proposées par la maison Mélia de Bône (très gros succès) . Vers 1945 Mélia mit sur le marché les «At home » et les (un trou…) qui malgré leurs excellentes qualités eurent un succès éphémère. Jobert (Mostaganem) fabriquait les célèbres « Star » emballées dans un paquet de couleur verte embelli par la frimousse d’une jolie blonde qu’encadrait une étoile à cinq branches. Quant à Bastos, il proposait les fameuses « Atlas » dont l’emballage de couleur marron clair, représentait Atlas portant le monde. Pour ne pas être en reste, Job avait ses propres blondes dont le nom m’échappe. Il en est de même pour les paquets de 30 cigarettes (30 gr) : Les « Braz » citées par Jacques = maison Jobert étaient très prisées. Elles étaient concurrencées par les « Flor Fina » produites par Bastos. Pour ne pas être en reste Job avait ses propres paquets de 30 gr (encore une défaillance de mémoire - à ce train j’aurais bientôt une meule de gruyère en guise de cerveau-
!!!!!!!) Jobert remportait la palme en ce qui concerne le tabac à rouler. Mélia présentait en paquets cubiques le tabac pour la pipe. Je terminerais en citant le tabac à priser (Chemaa) que Mélia fournissait en boites rondes métalliques et enfin le tabac à chiquer que seuls les anciens utilisaient encore. Voilà les amis ce que je peu succinctement dire sur la consommation du tabac chez nous.
claire Posté le:
19/10/2011 09:58
Si les 4 horloges ne peuvent donner l'heure , en voici une, unique en son genre un peu dévêtu peut-être mais qui donne l'heure exacte. En outre elle peut se transformer en horloge numérique si on appuie n'importe où sur le cadran et pour revenir à la 1ère, simple clic...Génial ! superhorloge
Hernandez Posté le:
19/10/2011 11:18
Bravo petite Clairette. Tous ces petits bonshommes qui se font en quatre pour nous donner l’heure exacte….. Admirez la vitesse à laquelle se déplacent les personnages chargés de marquer les secondes sur l’horloge électronique ; EPOUSTOUFLANT. Il est certain qu’une horloge d’une telle précision ne peut-être que de fabrication SUISSE !!!!!
Henri Posté le:
31/10/2011 06:40
ce café s'est appelé Café Salva, Douat et Rebibo et café de France
à ses débuts me semble t'il ?
Hernandez Posté le:
31/10/2011 09:34
C'est à coup sûr ce qui allait devenir le Café de France quelques décennies plus tard? Mais de quand date cette photo? Le pauvre "bourricot" qui tire une charge...beaucoup trop lourde pour lui devait, le soir venu, hésiter entre la faim et la soif tout comme l'âne de Burridan...mais avec , en prime, une extrême fatigue...L'installation rudimentaire qui soutient les store du premir plan me rappelle le étals des souks au Maroc.
Toujours est-il qu'il est difficile de situer chronologiquement cette photo. Après réflexion et un peu au hasard, j'avancerais le début de la seconde moitié du 19° siècle. Ce qui est certain c'est que, en plein centre ville, les Européens brillent par leur absence !!!
RamonicoPosté le:
31/10/2011 12:22
Bonjour. D'après mes recherches sur le Progrès de Bel Abbès:
- le café de France est cité dans les articles de 1898 à 1934
- le café Douat cité une seule fois en 1926;
à noter qu'en sept 1929 est annoncé le mariage de la fille Douat avec un lieutenant de la Légion, Jean Thomas, connu comme "avant" dans l'équipe de rugby du SCBA. Douat est indiqué propriétaire de l'hôtel Continental et du Grand café du Commerce.
- il existait bien un propriétaire-agriculteur-limonadier à bel-abbès, nommé Félix Salva. Mais je n'ai pas trouvé de " café Salva " entre 1883 et 1939. Pourtant il existe bien sur la photo.
jcrodriguezPosté le:
31/10/2011 12:54
Douat fût bien propriétaire de l'Hôtel Continental. Ma tante Dolores Rodriguez née en 1916 travaillait dans l'hôtel,et M. Douat fût le parrain de sa fille Renée née en 40.